Les Deux Nigauds est un roman de la comtesse de Ségur paru en 1863. Innocent et Simplicie Gargilier, âgés de 14 et 12 ans, vivent avec leurs parents en Bretagne, mais cela ne leur convient pas. Lassé de leurs supplications continuelles pour aller à Paris, M. Gargilier décide de les y envoyer pendant une saison pour qu’ils se rendent compte à quel point leur vie est agréable à la campagne. Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, née le 1er août 1799 à Saint-Pétersbourg, morte le 9 février 1874 à Paris, est une femme de lettres française d'origine russe. Elle passe son enfance dans le domaine de Voronovo près de Moscou, propriété de 45 000 ha où travaillent 4 000 serfs. Elle reçoit l'éducation des enfants de l'aristocratie russe. C'est aussi une petite fille turbulente, souvent punie par ses parents et houspillée par sa mère. La comtesse de Ségur a commencé à se consacrer à la littérature en notant les contes qu'elle racontait à ses petits-enfants et en les regroupant pour former ce qui s'appelle aujourd'hui Les Nouveaux Contes de fées. Extrait : « À bas ! l'amour des chiens ! Va embrasser tes nouveaux compagnons ! Bonjour, Simplette ; bonjour, pauvre Innocent ; bonjour, dame Prude. On vous a annoncés hier soir ; je vous attendais ; je n'ai pas été vous prendre à la gare, comme le demandait mon frère, parce que j'avais de la musique... chez moi, mais j'ai bien pensé que vous vous tireriez d'affaire sans moi. Ah ! ah ! ah ! quelles mines vous avez !... Allons donc, n'allongez pas vos visages ! Sont-ils rouges, sont-ils drôles ! Et vous autres, grands nigauds ! Des Polonais, pas vrai ? Je vous reconnais, mes gaillards.