Lundi 17 juillet 1950

Vers 7 heures du matin les bavardages, les rires, les cris recommencent. Le lever est pénible. Quelques courageux, le polochon à la main, réveillent les endormis.

Françoise, Yvonne et Micheline sont dérangées : le bouillon de légumes les remet d’aplomb pour l’après-midi.

La toilette matinale achève de nous mettre en train.

Les lits faits, les tentes rangées, nous allons prendre le petit déjeuner. De retour aux tentes, on constate que les lits sont défaits : il y a des représailles.

Notre groupe, maillot de bain sous le bras, visite le pays, envahit une boutique pour acheter des cartes, des souvenirs. Le regroupement est long.

Nous descendons à la plage ; il est 11h : le temps est beau, la mer est calme, la marée recommence à monter.

Beaucoup se déshabillent et dans les rochers glissants recouverts d’algues et de moules, c’est la chasse aux crabes. Personne n’est hardi pour les saisir.

Avec M. B. nous nous baignons : l’eau est fraiche et a plus de goût que l’eau de notre piscine. Les vagues nous soulèvent ; c’est une sensation agréable. Le bain est court car le temps passe vite. On se rhabille à l’abri des rochers qui surplombent la plage et notre groupe s’étire pour rentrer à la colonie.

 

Rhabillage des garçons au pied des rochers

Rhabillage des garçons au pied des rochers

Les maillots sont étendus sur des haies et sur les cordages des tentes.

La trompette retentit : nous filons au réfectoire avec les colons habituels. Le repas, copieux et délicieux, satisfait notre appétit aiguisé par la baignade.

Nous regagnons nos tentes ; la chaleur est accablante : certains écrivent les cartes achetées le matin, d’autres sommeillent sur l’herbe ou sur les lits.

Vers 14h, nous récupérons nos maillots et en route pour la plage ; en passant devant la cuisine, deux grands se chargent des sacs contenant le gouter.

Nous passons par la lande plantée de pins, descendons les dunes : nous sommes sur la plage.

D'un bon pas notre groupe longe la plage. René L. arrêté contemple la mer.

D’un bon pas notre groupe longe la plage. René L. arrêté contemple la mer.

La marée déjà haute continue à monter. Nous longeons les rochers jusqu’à une plage tranquille où nous nous installons : déshabillage rapide et chacun s’amuse suivant son goût.

Les jeunes filles s’allongent sur le sable brulant et bavardent en se laissant brunir.

Beaucoup cherchent des crabes sur les rochers encore découverts mais la mer monte rapidement ; ils reviennent de rocher en rocher vers la plage ; des passages sont déjà profonds et l’eau monte en tourbillonnant jusqu’au ventre.

Filles et garçons s’affairent à la construction d’un château fort aux murs épais renforcés par des galets ; il faut faire vite car la mer monte ; les vagues viennent miner le pied du fort et remplir ses fossés ; entre deux vagues, les dégâts sont réparés, mais une vague plus forte que les autres le démolit et ses défenseurs trempés et couverts de sable l’abandonnent.

Il est l’heure de se baigner : tout le monde se précipite à l’eau ; les vagues sont fortes, les nageurs vont assez loin se faire balancer par les vagues. Chacun prend de l’assurance et taquine son voisin.

Sur la plage, on s’allonge et les vagues viennent nous recouvrir, nous rouler les uns sur les autres.

Jeux dans les vagues, Michel C. regarde

Jeux dans les vagues, Michel C. regarde

Peu à peu, le nombre de baigneurs diminue : chacun s’essuie et se laisse sécher au soleil.

M. B. distribue le gouter : les derniers baigneurs sortent de l’eau car l’estomac commande.

Distribution du goûter : il y a affluence

Distribution du goûter : il y a affluence

 

Les jeux recommencent presque aussitôt : nous suivons la vague descendante, et, faisant volte face, nous fuyons devant la vague montante qui déferle en écumant. Le joueur touché par l’eau est éliminé. Les parties ne sont pas longues.

La haute mer frappe les rochers qui s’avancent et isole notre plage. Vers 18h30, nous nous rhabillons. Pieds nus dans les vagues nous rinçons nos maillots.

Jeannine K. voit le sien aspiré par une vague mais il est arrêté par les pieds de Cousson. Un instant plus tard, le maillot de Rose, aspiré à son tour reste introuvable. Les autres vont rincer leur maillot à une source qui coule au pied des rochers.

Il est l’heure de regagner la colonie : pour quitter notre plage, nous escaladons les rochers par un escalier de fortune qui aboutit à une route longeant la mer. Du haut, nous contemplons la mer, ses vagues, les derniers baigneurs, la plage principale et ses cabines multicolores.

Le retour par le pays est lent : les jambes sont lourdes. Nous sommes à peine arrivés dans nos tentes que la trompette retentit : c’est le diner.

Le repas semble bon. Au cours du diner, des incidents se produisent : M.B. décide que nous mangerons en plein air sous les arbres bordant le terrain de volleyball.

Des grands décident d’aller à pied au cinéma à Tharon. Ils passent avec M.B. à travers la lande.

Pour commencer la digestion, nous jouons au mouchoir à côté des tentes, puis c’est le coucher avec ses rires, ses cris, ses bavardages. Le marchand de sable passe vite : la nuit ne paraitra pas longue.

Le retour et le coucher des grands ne réveillent personne.

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