14 propositions pour aider les directeurs
Sur le chemin de l’école, une infinie tristesse m’envahit. Je viens d’apprendre le suicide d’une collègue directrice. Comment un métier, quel qu’il soit peut-il tuer ?
Son geste me hante. Comment faire pour que d’autres collègues n’en arrivent pas à une même solution extrême ?
J’ai personnellement la chance, premièrement, d’être plutôt à l’aise avec l’informatique ce qui m’évite de perdre trop de temps et deuxièmement d’avoir eu ces dernières années une hiérarchie réellement bienveillante. Mais je sais que ce n’est pas vraiment le cas pour tout le monde. Voici donc, en réaction à ce geste tragique, une série de propositions, qui, je pense, pourrait simplifier le quotidien des directeurs.
7 mesures qui peuvent mises en place facilement tout de suite et partout
1. À chaque mail envoyé à niveau hiérarchique (ministère, rectorat, dasen) indiquer explicitement à qui il est envoyé afin d’éviter que les strates du dessous renvoient le même message aux écoles.
2. Sauf véritable urgence, ne pas déranger un directeur par téléphone.
3. Vérifier correctement que le mail envoyé est le bon, sans erreur, avec la bonne pièce jointe. Combien de fois recevons-nous un mail et son (ses) correctif(s) dans la même journée ou les jours suivants.
4. Utiliser les données chiffrées existantes dans ONDE (avec un accès pour toutes les secrétaires de circonscription si ce n’est pas le cas partout en France) pour récupérer automatiquement, au niveau des circonscriptions, du département… les tableaux de structure, demandes du nombre de CP – CE1 pour les évaluations nationales…
5. Prévoir, planifier. Les années scolaires sont souvent rythmées par les mêmes démarches / étapes d’une année sur l’autre. Il devrait tout de même être possible d’envoyer les formulaires (le même que l’année précédente au final, avec juste l’année scolaire changée) avant la semaine précédent leur renvoi.
6. Ne plus demander de remplir des enquêtes en tout genre alors que les résultats sont disponibles dans les outils existants, notamment dans le LSU.
7. Arrêter les injonctions de tout ordre qui n’ont aucune utilité pour l’école.
7 mesures qui peuvent être mises en place après un peu de développement informatique et de moyens humains
1. Passer à un vote électronique pour les élections. Cet été, grande évolution, est apparue la possibilité de n’effectuer qu’un vote par correspondance pour les élections de représentants de parents d’élèves. On passera sur cette parution en plein été qui nous empêche de mettre en œuvre cette mesure pour cette année. Mais l’existence du bureau de vote n’est pas le vrai problème des élections, mais plutôt la mise sous pli, la distribution, l’envoi… du matériel de vote puis du dépouillement. Les parents ayant maintenant la possibilité d’accéder à un compte Educonnect pour consulter le LSU, il semble facilement envisageable de l’interconnecter avec un logiciel de vote électronique (le logiciel libre Helios par exemple)
2. Puisqu’on parle d’Educonnect, offrir la possibilité aux parents d’imprimer de chez eux une attestation de scolarité depuis cet espace (comme on peut imprimer une attestation d’assurance depuis le compte de son assureur).
3. Permettre d’envoyer les remontées d’absentéisme via une application. D’un clic, on choisirait l’enfant, ajouterait les demi-journées d’absence, un champ pour les observations et le tout est envoyé directement à l’IEN (les coordonnées seraient prises depuis les infos présentes dans ONDE).
4. Ouvrir une plateforme pour le RGPD dans laquelle seraient déjà remplis les champs pour les principales applications, principaux logiciels, traitements existants dans les écoles.
5. Offrir la possibilité aux directeurs d’utiliser les services de listes de diffusion qui existent dans quasiment chaque académie. Ainsi, en envoyant un message à cette liste, le directeur pourrait avertir tous les parents qu’il souhaite sans avoir besoin d’utiliser de service privé.
6. Avoir un service d’assistance informatique plus réactif. Je suppose que le service actuel doit être sous dimensionné par rapport aux besoins existants.
7. Former les équipes de circonscriptions et les directeurs à l’utilisation de ces outils et des outils existants (Je pense par exemple à Tchap et Tribu.) J’imagine très bien un stage technique d’une semaine qui pourrait être rendu possible avec l’arrivée des M1 alternance.
Je n’évoque ici volontairement pas des solutions intéressantes mais dont le déploiement nécessite un coût humain et financier important comme par exemple un personnel d’aide à la direction (en quantité inverse au taux de décharge : 75 % de présence pour un directeur déchargé à 25%), un réel abaissement du nombre de classes pour obtenir des décharges de direction (25% de 2 à 5 classes, 50% de 6 à 9 classes, 100% à partir de 10 classes)…